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Etonnement d’un amour

  • Photo du rédacteur: Patrick Gheysen
    Patrick Gheysen
  • 27 juin 2018
  • 5 min de lecture

Lettre d’Afrique


La lettre qui suit et qui a donné son titre à ce livre, je l’ai écrite en novembre et en décembre 1978, en vivant dans un bidonville d’Afrique. Entre temps, il y a deux années de journal qui n’ont pas trouvé place dans ce livre. Elles seront contenues dans une prochaine publication et cette lettre d’Afrique retrouvera alors sa place chronologique.

Pour constituer le présent livre, ce sont quelques-uns de mes frères qui ont choisi parmi tous mes papiers, y compris parmi les prières que chaque jour je compose à Taizé pour la prière commune de midi.

A toi qui cherches à te réaliser, j’ai écrit d’Afrique cette lettre, elle fait suite à une autre lettre « Vivre l’inespéré ».

Il ne force jamais la main de quiconque


Si souvent tu m’interroges « comment me réaliser ? »


Que ne puis-je poser ma main sur ton épaule et, avec toi, avancer sur le chemin.

Ensemble nous tourner vers Celui qui, connu ou inconnu, sans jamais s’imposer, paisiblement t’accompagne.

Le laisseras-tu déposer au creux de toi-même la fraîcheur d’une source ; ou rougirais-tu de toi au point de lui dire « je ne suis pas digne que tu m’accompagnes » ?


Ce qui fascine en Dieu, c’est son humilité. Il ne punit jamais, il ne tire pas sur la corde, ni ne blesse jamais la dignité humaine.Venant de nous, tout geste autoritaire défigure sa face et fait fuir.

Et le Christ, « pauvre et humble de cœur », lui ne force jamais la main de quiconque.

S’il s’imposait, je ne t’inviterais pas à le suivre.


Dans le silence du cœur, inlassablement, pour chacun il murmure une parole » n’aie pas peur je suis là ».


Vivre la Pâque avec Jésus


A la joie il appelle, non à la morosité.

Non pas gémir sur les liens qui t’enserrent ou la tyrannie d’un moi que tu veux préserver. Non pas te replier sur toi pour re survivre mais, à tous les âges, une nouvelle naissance.


Sa joie non pour te l’approprier, tout bonheur te fuirait.


Je souhaiterais t’entrainer à créer, par ta vie, le poème d’un amour avec lui.Non point un poème de facilité, mais, jusque dans la grisaille des tes jours, son allégresse et la gaîté elle- même. Sans elles, qui se réaliserait ?

Quels que soient tes doutes ou ta foi, ce qui captive, il l’a déjà placé au devant de toi.

Personne ne pourra répondre à ta place. A toi seul d’oser.


Comment ?

Partir au loin pour t’enfoncer dans les conditions des plus rejetés ; renverser les puissances d’injustice ; rendre l’homme à sa dignité ; est- ce cela t’exposer ? Oui, mais là n’est pas le tout de la vie.


Ou encore : partager tes biens, serait- ce cela l’audace de l’Evangile ?


Le jour viendra où, pour suivre le Christ, tu y sera entraîné, inéluctablement. Y répondre supposera de t’attarder aux sources intarissables. Qui renoncerait à d’abord y étancher ses soifs, deviendarit, à son insu, un doctrinaire du partage.


Mais quel est, pour tous, le plus grand des risques proposé par cet Humble de cœur ? Il est de « Vivre la Pâque avec Jésus ».


Avec lui, traverser les passages de la mort à la vie, l’accompagner parfois dans son agonie pour toute la famille humaine ; et, à chaque jour, déjà commencer à ressesciter avec lui.


La joie, non pas l’accablement. A chaque instant tout déposer en lui, jusqu’au corps fatigé. Et cela sans méthodes singulières, tu y aurais perdu le sens de la prière.

Sauras-tu l’attendre quand les profondeurs crient de solitude et tirent de tes entrailles l’ultime question « où donc es Dieu »


L’attendre jusque dans les aridités de cette terre assoiffée de ton corps et de ton esprit.Attendre aussi avec beaucoup d’autres un événement dans l’aujourd’hui de l’humanité. Cet événement ne relève ni du merveilleux, ni du fabuleux, il n’est pas d’avantage une projection de toi-même.Fruit d’une attente priante, il s’inscrit concrètement dans le sillage d’un miracle de Dieu.


Dans la prière toujours pauvre, comme l’éclair traverse la nuit, tu découvriras son secret : tu ne te réalies qu’en présence de Dieu….et aussi, tu éveilleras à Dieu, avant tout, par ta propre vie.


Dans une ardente patience, ne t’inquiète pas de savoir prier. L’ignores-tu ? Toute prétention spirituelle est déjà la mort de l’âme.


Même sans le reconnaître, te tiendras-tu auprés de lui, dans de longs silences où rien ne semble se passer ? Là, avec lui, s’élaborent les plus fortes décisions. Là se dissolvent les continueles » à quoi bon « et le septicismes d’un désabusé.


Dis-lui tout et laisse- le chanter en toi le don radieux de la vie. Dis-lui tout jusqu’à l’indicible et même l’absurde.

Quand tu comprendras peu son propre langage parle-lui en.

Dans tes luttes, il suscite en toi une parole, une intuition, une image…Et germe au dedans de toi une fleur de désert, une fleur d’allégresse.


Le feu de son pardon


Te réaliser ? J’aimerais aplanir pour toi le sentier qui même aux sources jaillantes. Là, et pas ailleurs, s’épanouissent l’imagination, les forces viriles du risque.


Le sais-tu assez ? En chaqye être humain un don irremplacable. En plus ou en moins tpout t’habite, toutes les tendances. En toi les terres fertilles, en toi les deserts brûlés.


Te réaliser ? Ne te place pas au rang des gens arrivés. Tu y perdrais des énergies vitales et cette transfiguration de la volonté en capacités créatrices.


Pas de complaisances avec toi-même. Ne t’attarde pas aux situations sans issue. Sans hésiter, passe à l’étape essentielle, hâte-toi.


A ton insu, tu peux blesser ce que tu touches.Seul le Christ, lui, touche sans blesser.

Considère le prochain non pas dans une phase de son existence, mais dans toutes les étapes de sa vie. Aussi ne cherche pas à séparer la mauvaise herbe du bon grain. Tu tirerais les deux à la fois et, en arrière de toi, quelle dévastation. Tu aurais échangé la perle rayonnante contre les terres crevassées qui ne retiennent pas l’eau.


Tu me dis encore « comment me réaliser quand telle image de ma propre histoire recouvre de cendres la sources d’eau vive ? …oublier les ravages du passé, personne ne le peut et pas d’avantage le regret tenace, lancinant ».


Un seul soupir sorti de tes entrailles, déjà tu es inondé de confiance. Ce qui t’enchaine, Dieu s’en occupe.

Pour toi cette prière « pardonne- leurn ils ne savent pas ce qu’ils font, pardonnes-moi, je ne savais pas ce que je faisais ».


Aimer, c’est vite dit. Pardonner, c’est aller jusqu'à l’extrême de l’amour…Pardonner non en vue de changer autrui, mais uniquement pour suivre le Christ. Nul en peut s’approcher plus près du Dieu vivant…Te voilà toi-même source de pardon.


Aux temps d’obscurité , quand se perd le sens de la vie et jusqu'à ton identité, flamboie une lueur suffisante pour éclaier ta nuit…


…S’engouffre en toi le feu de son pardon et se dissipe ta propre confusion ; il t’apppelle par ton nom ; et ce feu brûle mmême les racines d’amertume.

Ce feu ne dit jamais « c’est asseez ».


Deviens ce que tu es


Te réaliser ? Hésiterais-tu face à un choix par crainte de te tromper ? T’enliserais-tu dans les marécages de tes atermoiements ?


Sache-le, un oui au Christ pour toute la vie est entouréz d’une part d’erreur ; mais celle-ci est purifiée, déjà au départ, par un acte de la foi.- Partir alors sans voir, lui faisant confiance sur sa parole.


N’appelle plus ta propre ténèbre pour couvrir ton refus. Heureux qui arrache sa main de devant ses yeux pour prendre le plus grand des risques, « vivre la pâque avec le Christ ».


Te réaliser ? Deviens ce que tu es au cœur de ton cœur.


…et s’ouvrent les portes de l’enfance, l’étonnement d’un amour


Frère Roger


Visiter le site : www.taize.fr

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